Ça fait bien une dizaine d'années que cette table n'a pas bougé.
J'y réalise tous mes dessins qui sont tous de la même taille 40 x 60 cm.
En tout , un espace de deux métres carrés pour s' évader en restant sur place.
« Le voyageur immobile » de Pablo Neruda, un de mes livres préférés
Pour les peintures , j'utilise une autre table comme tréteaux sur laquelle je pose la toile à plat.
J'ai aussi voyagé en emmenant mon corps avec moi quand je pouvais le faire facilement.
Je n'ai jamais hésité à parcourir le monde pour voir mes amis.
Là, j'ai des crayons , des feutres, des mines, de l'encre de Chine, de la colle , des pigments, des papiers de couleurs, des tailles crayons, des ciseaux, des pinceaux,des abrasifs, des huiles, des acides, des gouaches, des aquarelles, un appareil photo.
Quelle chance !
On devrait tous garder un coin chez soi pour continuer ce que nous faisions enfants avant même de savoir lire et écrire.
Cette jeune peintre japonaise très réaliste et très douée avait été étonnée par mes dessins.
Comment garder l'énergie brute de la prime jeunesse m'avait-elle demandée?
L'air de rien ça demande un peu de travail pour avoir l'air de ne pas travailler.
Je ne me souviens plus qui avait dit ça.
Je me pose là sur un haut tabouret et les choses s'organisent par elles-mêmes sans que j'intervienne trop.
Il y a quelques semaines un écrivain donnait une conférence à laquelle j'étais invité et disait qu'écrire c'était ne pas trop écrire et qu'il y consacrait 5 heures par jour depuis son adolescence.
Pour dessiner et peindre , il y a cette dimension avec le côté d'avoir assez confiance pour perdre un peu de contrôle.
Bon, je m'arrête donc là pour aujourd'hui.
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