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Je suis parti en 1998 en Belgique à Bruxelles, Schaerbeek.

Une série de rencontres improbables.

D' abord au Vietnam comme simple touriste.

Un entrepreneur belge qui achetait un immeuble avec des lofts à louer pas cher.

Une première visite dans le monde des artisans belges.

La belle lumière grise de Magritte.

Et me voilà conquit par Bruxelles, ma belle.

De cette base j'ai commencé le travail avec le mannequin en plastique avec la photo comme moyen.

En parallèle, je m’intéressais à la peinture sur bois.

A l'ancienne.

Mon objectif était de constituer des rébus visuels géants à organiser à volonté.

Je prenais comme base des carrés en bois de 60X60 cm.

Des peintures à déplacer comme les jeux pour enfants.

Tout était fait "à ma façon" flamande renaissance

Des enduits, de la peinture à l'huile.

En 2013 je montrais à la galerie First Floor à Bruxelles une grande partie de ces travaux.

On pouvait acheter une ou plusieurs planches et ensuite les disposer comme on voulait.

Ce tableau ici dit "Nativité" en étant le centre présumé.

L’exposition se révélait compliquée, les panneaux assez lourds avaient du mal à tenir aux murs.

Heureusement j'ai pu compter sur l'excellent Dirk Meylaerts pour m'aider.

Je garde toujours la nativité bien au chaud.

Au centre de toutes choses.

L'origine du monde, d'accord Monsieur Courbet, mais il manque un élément !


La Nativité

Huile sur bois

Bruxelles, 1999



 
 
 

Dernière mise à jour : 29 nov. 2024




J'ai reçu au début des années 1990 cette montre en cadeau de Louis Marnier, un cousin de ma mère.


Louis avait porté cette Oméga depuis 1972.


Comme c'est une tocante automatique hyper compliquée, la moindre réparation s’avère complexe puisqu'il faut trouver le bon horloger qui a les bonnes pièces.

Là c'est fait, je peux la porter à nouveau depuis 15 ans d'arrêt grâce à ma sœur qui a trouvé la perle rare à Étampes.


Louis devait bien m'aimer pour me faire un si beau présent.

Quand je l'ai connu, il était déjà dans sa bonne soixantaine, il avait les cheveux et la moustache blanche avec un petit chien de la même couleur.


Un monsieur d'apparence ordinaire avec une vie qui l'était beaucoup moins.


Il était de ceux qui avaient dit Non en 1940.


A moins de 20 ans il a rejoint la résistance.

Je n'ai jamais su d'où il tenait son expertise dans le maniement des armes dés son adolescence.

Chasse, braquages en région sud-ouest? Mystére.


Bien que non communiste, il a passé du temps dans les premiers mois de clandestinité à former les résistants dits rouges,dont on oublie qu'ils étaient les premiers dans les maquis, à manipuler pistolets, mitraillettes et grenades.


Il était plutôt discret sur ses exploits.

Je sais qu'il avait fait de grandes actions.


Protéger et cacher des juifs, saboter des trains, éliminer des SS et il m'a dit un jour avec tristesse se débarrasser d'un gendarme un trop zélé qui voulait arrêter son groupe.


Il a reçu la croix de guerre. Ami des Aubrac, il ne racontait pas d'histoires.


Ces vrais résistants qui risquaient leur vie savaient aussi beaucoup sur les faux résistants dont certains ont fait de remarquables carrières politiques. Je ne donnerai pas de noms.


Alors que je lui disais Louis tu es un héros, il m'a répondu non.

Les héros sont morts.


A la fin de la guerre, les gaullistes lui ont proposé d'entrer dans l'armée. Il a accepté.

C'est pour cela que je ne l'ai pas vu beaucoup avant sa retraite.


Indochine, Tchad, Algérie il était envoyé comme parachutiste puis instructeur sur tous les fronts de la fin de l'empire colonial français. Son talent dans les armes s' y est pleinement épanoui sans état d' âme.


Un jour il m'a dit une phrase qui m'a beaucoup surpris venant d'un bonhomme qui a failli se faire tuer mille fois.

«Ce qui est terrible aujourd'hui c'est le chômage»


Il vaut mieux se réaliser quitte à prendre tous les risques que devenir un esclave.



 
 
 
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