En 2006, j’ai eu l’opportunité de lancer mon livre « Emmanuel en Amérique » à la librairie Flammarion du Centre Pompidou.
En plus on me laissait toute liberté pour réaliser une installation dans un espace bien visible en rez-de-chaussée.
J’y posais le mannequin qui m’avait servi aux photos ainsi qu’une peinture sensée être peinte par mon double.
Il y avait aussi un dispositif très simple avec une caméra et un écran.
Quand on passait devant on pouvait se voir dans la vitrine.
Il y avait suffisamment d’éléments visuels mystérieux pour se demander de quoi il s’agissait.
Photo 2006 Emmanuel Duprat
Pour voir si les gens étaient intéressés, je me suis positionné à quelques mètres en observateur.
Il était plutôt rare qu’instinctivement les passants s’arrêtent.
Même dans les lieux qui sont sensés attirer la réflexion des humains, ceux-ci se déplacent essentiellement compte tenu des informations qu’ils possèdent déjà.
Mon nom n’étant pas une référence massive de l’art, il ne compte pas.
Ils vont voir une exposition Matisse, par exemple, parce qu’ils connaissent déjà.
Qu’est-ce qu’ils retirent de leurs visites ?
Certainement la confirmation de leur intérêt.
Un meilleur sens critique, une meilleure sensibilité ?
J’espère.
Et puis pouvoir dire qu’on y était.
Comme on a été à Tokyo, peu importe qu’on comprenne quelque chose.
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